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La science serait-elle capable de manipuler nos souvenirs? Il semble, en effet, qu’un médicament soit en mesure d’atténuer, voire de supprimer, l’aspect traumatisant d’un souvenir. Mais un tel effet n’est pas sans soulever certaines questions éthiques.
Des souvenirs moins traumatisants
Le propanolol est un médicament connu, utilisé pour réguler la tension artérielle. Mais les scientifiques lui ont découvert une autre propriété. Il aurait la faculté d’effacer les émotions pénibles liées à un souvenir.
Pour s’en assurer, des chercheurs ont montré à des volontaires des images d’araignées, associées à un son très puissant, de manière à créer une certaine tension.
Certains participants ont alors absorbé ce médicament, les autres prenant un placebo. Plus tard, les mêmes images ont été projetées. Les volontaires ayant avalé un comprimé de propanolol se seraient montrés moins stressés.
Mais le médicament ne supprime, du moins en partie, que les aspects anxiogènes du souvenir. Le souvenir lui-même n’est pas effacé. Il faut cependant compter six prises de ce médicament, espacées de manière convenable, pour que les émotions pénibles liées au souvenir s’atténuent vraiment.
De nombreuses questions en suspens
La prise de ce médicament suscite certaines interrogations. Certes, son emploi peut paraître tout à fait légitime, dans la mesure où il permet aux personnes ayant subi de graves traumatismes de vivre sans les souvenirs paralysants qui les accompagnent.
Cependant, la modification artificielle des souvenirs humains n’est pas une action anodine. Ces souvenirs, y compris dans leur dimension parfois tragique, participent pleinement à la construction de la personnalité. On ne saurait donc les façonner sans perturber ce qui fait l’essence même de l’identité de chacun.
Par ailleurs, les émotions négatives liées à certains souvenirs fonctionnent en quelque sorte comme des signaux d’alarme. Si, par exemple, une personne victime de viol n’associe plus ces souvenirs à des émotions douloureuses, sera-t-elle en mesure de se protéger de manière efficace contre une nouvelle agression?
Pour l’instant, ce médicament n’est prescrit qu’à un très petit nombre de patients. D’autres études sont encore nécessaires pour préciser les conditions précises dans lesquelles il pourrait être administré à un plus large public.