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Oui et non ! Mais d’abord de quoi s’agit-il ? D’une ligne de communication directe entre le Pentagone aux Etats-Unis et le Kremlin en Russie, mise en place en août 1963 après la crise des missiles de Cuba de l’année précédente. Cet épisode fut, vous le savez, une sorte de paroxysme de la Guerre froide. Les américains et les russes n’ont jamais été aussi près de la guerre après que Moscou a pointé des missiles depuis Cuba vers les Etats Unis.
Ce téléphone symbolise donc l’espoir qu’une crise diplomatique d’une telle ampleur ne se reproduise plus.
Cette ligne a bien existé… mais…. le téléphone n’était pas du tout rouge. Et d’ailleurs ce n’était même pas un téléphone !
Le téléphone rouge était en réalité une ligne télégraphique qui suivait le trajet Washington-Londres-Copenhague-Stockholm-Helsinki-Moscou, et que l’on pourrait décrire comme ressemblant à un fax plutôt qu’un téléphone. On a dit qu’elle était rouge mais c’est faux. Cette couleur s’explique car elle exprime l’urgence, mais elle ne correspond à aucune réalité. D’ailleurs aux Etats Unis on l’appelle la hot line et non pas la red line. Des films comme Docteur Folamour, ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe, ont popularisé l’idée d’un tel téléphone.
A noter que le tout premier message envoyé par les américains fut: « Le rapide renard brun a sauté par dessus le chien parresseux 1234567890 ». Cette phrase permettait en anglais d’utiliser tous les caractères de l’alphabet latin. Le but était donc de tester le fonctionnement du clavier et de l’imprimante.
Cette ligne fut utilisée à différentes reprises. Par exemple pendant la guerre des Six jours en 1967, l’invasion turque de Chypre, en 1974 ; ou encore l’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1979.
En 1971, elle fut complétée par une liaison radio via satellite, puis agrémentée d’une liaison par fax.
