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Il exista dans l’histoire de la médecine des techniques de réanimation étonnantes ! Parmi elles citons le réchauffement du corps et la pendaison par les pieds au-dessus d’un feu. Mais si cette dernière technique vous semble incongrue, écoutez la suite !
Un autre procédé pour le moins original fut pratiqué, et il devint même la norme médicale dans toute l’Europe au 18e et 19e siècle. Son nom, l’insufflation alvine. En qui cela consistait-il ? Face à un individu dont on ignorait s’il était véritablement mort ou bien s’il pouvait encore être sauvé on a préconisé dès 1733 (notamment le savant Louis Bourguet pour porter secours aux noyés des lacs suisses) de souffler de la fumée de tabac avec une « boite de fumigation » directement dans l’anus des noyés !
Dans l’histoire de la réanimation, cette pratique a été étrangement minimisée ou déformée. Pourtant elle connut un incroyable succès au siècle des Lumières. Presque tous les savants la recommandaient. Réaumur, qui fut le véritable promoteur de cette technique dans notre pays, indiquait ainsi au sujet de la réanimation d’un noyé: « tout ce qu’il y a de mieux, peut-être, c’est de souffler dans ses intestins la fumée de tabac d’une pipe ».
L’insufflation alvine fut même organisée à large échelle par les autorités publiques au 18e siècle dans les grandes villes d’Europe, notamment à Amsterdam, Londres, Venise mais aussi à Paris avec la mise à disposition de boîtes de sauvetage le long des cours d’eau. On trouvait à l’intérieur tout le matériel pour souffler dans un anus: soufflet, tabac et canules.
On ne sait pas exactement d’où provient cette idée saugrenue, mise à part qu’elle a commencé à être appliquée au Pays-Bas, on ne sait pas grand chose non plus sur les circonstances de sa disparition. Mais on retrouve bel et bien son utilisation dans de nombreux livres scientifiques du 17e siècle ainsi que dans certains ouvrages des philosophes des Lumières, comme Voltaire.
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