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L’effet Mandela est un phénomène étrange. Il sert à décrire le cas dans lequel un grand nombre de personnes partagent un faux souvenir identique. Ils sont persuadés qu’un évènement s’est produit alors que c’est faux, comme par exemple que Nelson Mandela est mort en prison.
Le terme a été trouvé par une blogueuse, Fiona Broome, qui était justement persuadée que Mandela était mort derrière les barreaux. Elle explique: « Je croyais en avoir des souvenirs très clairs : avec des JT de ses funérailles, le deuil en Afrique du Sud, quelques émeutes urbaines et le discours très émouvant de sa veuve. Et puis j’ai découvert qu’il n’était pas mort du tout. »
Plus tard en 2005 lors d’une conférence, elle discute avec des participants et se rend compte qu’elle n’est pas la seule à être persuadée que Nelson Mandela était mort en prison en 1980.
Depuis l’effet Mandela fédère une petite communauté et en 2013 s’ouvre sur Internet un portail officiel sur lequel certains s’amusent à lister les faux souvenirs les plus courants. Parmi eux, avoir vu l’homme de la place Tiananmen se faire rouler dessus par le char, l’ouragan Katrina qui aurait eu lieu en avril 2005 et non en août.
Ces souvenirs erronés s’expliquent d’abord par l’effet des intervalles de temps entre les événements. Plus un souvenir est ancien, plus la mémoire de l’événement est faible, et moins la différence entre le souvenir et l’information est détectée. Ce principe se nomme “principe de détection de la divergence”. Par conséquent le souvenir est plus susceptible de changer si la personne ne se rend pas compte de la différence entre son souvenir propre et la nouvelle information.
Mais comment expliquer le caractère collectif des faux souvenirs ? Par le fait qu’ils soient contagieux. Une personne va les évoquer et peut être en contaminer une autre par ses erreurs ou inexactitudes. Ainsi un groupe entier de personnes va pouvoir partager de bonne foi un souvenir inexact.
Enfin, il faut dire un mot du concept de dissonance cognitive, qui peut ici jouer un rôle. Quand quelqu’un fait face à une information incompatible avec ses croyances, son cerveau est dans un état de tension désagréable. Pour trouver une porte de sortie acceptable il choisit le plus souvent de renforcer sa croyance initiale. Ce qui a pour conséquence de rendre l’opinion ou le souvenir encore plus imperméable à la contestation ou la modification.
L’existence de fausses vérités partagées par un grand nombre peut nous faire réfléchir sur l’unité du monde dans lequel nous vivons. On pourrait soutenir que nous vivons tous dans des mondes parallèles faits de nos nos propres constructions mentales, dont les souvenirs, qu’ils soient exacts ou inexacts; et que par conséquent nous ne partagions avec personne l’exacte même conception du monde qui nous entoure.
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