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Nous sommes en 1907, et les vins des régions du Languedoc et des pays catalans ne se vendent plus qu’à bas prix à cause d’une concurrence déloyale des produits étrangers et des vins artificiels : il n’en faut pas plus pour déclencher une crise sans précédent, appelée la révolte des vignerons, qui marquera l’histoire.
La marche des « 87 fous d’Argeliers »
C’est sous la houlette de Marcelin Albert, un argeliésois viticulteur, qu’un groupe de 87 personnes décide, le 11 mars 1907, de se rendre à Narbonne afin de présenter leurs revendications à la commission d’enquête parlementaire. Pensant avoir été entendus par les membres de la délégation, qui promettent alors de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour résoudre le problème, les 87 vignerons rentrent chez eux en espérant que leur coup d’éclat aura porté ses fruits. À leur retour, ils créent un comité de défense des vignerons d’Argeliers.
Les grands mouvements
D’autres comités voient le jour et se mettent à organiser des manifestations pacifistes rassemblant de plus en plus de monde : si 9 000 manifestants sont recensés le 14 avril à Coursan, ils seront plus de 500 000 à Montpellier le 9 juin ! Devant l’ampleur du mouvement, le Président Clemenceau doit réquisitionner l’armée pour faire régner l’ordre.
Le massacre de Narbonne
Déçus que le gouvernement ne réponde pas à leurs demandes alors qu’un ultimatum était fixé au 10 juin, les manifestants décident d’envahir la préfecture de Narbonne le 19 juin 1907. Rapidement dépassée, l’armée tire sur la foule et tue 2 manifestants, puis 5 le lendemain, ce qui n’est pas du goût des 600 soldats du 17ᵉ régiment d’infanterie basé à Agde qui se mutinent et rejoignent le mouvement.
A ce stade, craignant une guerre civile, le président Clemenceau fait arrêter les protagonistes et s’entretient avec Marcelin Albert. En fin politicien, l’élu racontera cette entrevue comme une vaste blague, ce qui vaudra à Marcelin Albert d’être qualifié de traître durant le restant de ses jours.
Pour faire cesser le mouvement, le gouvernement donnera raison aux vignerons et établira le 29 juin 1907 un règlement sur l’élaboration des vins de France, toujours en vigueur aujourd’hui.