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La sériciculture est l’élevage du ver à soie. Ce terme désigne toutes les opérations destinées in fine à la filature de la soie. L’élevage s’effectue à partir des œufs du papillon appelés « graines ». Or vous allez le voir il donna lieu à une curieuse pratique !
Pendant près d’un siècle, du milieu du 19e aux années 1950, la sériciculture était très répandue en France et dans tout le bassin méditerranéen. Dans les Cévennes il s’agissait même d’une des principales activités économiques.
Mais avant d’obtenir de pouvoir fabriquer de la soie il fallait couver les oeufs de vers. Pour ce faire on mit au point une technique d’incubation surprenante, réalisée exclusivement par les femmes.
Celle-ci consistait à déposer ces œufs dans un petit sachet de toile nommé « nouet », et à le déposer sous les aisselles, ou mieux, entre les seins des femmes travaillant dans ce secteur. C’était la couvée.
Ce qui explique surement pourquoi on ne parle pas d’élevage, s’agissant de l’insecte, mais d’éducation. On l’éduque.
Dès la Renaissance on trouve l’idée d’un lien entre l’éclosion des vers à soie et les seins. Alessandro Tesauro, poète turinois du 17e, indique ainsi que les jeunes femmes doivent placer les œufs « sur leur magnifique gorge parfois échauffée par l’amour et qui brûle vraiment pendant le mois de mai où les amants souffrent le plus… ». On affirme ailleurs que les vers à soie reviennent à la vie « entre des seins mûrs dont la blancheur rend les amants fous et prêts à donner leur vie pour un baiser ».
L’idée que le corps féminin fournit le meilleur support au processus de l’éclosion est donc très ancienne. On peut même remonter encore plus dans le temps. Le poète italien né en 1540, Annibale Guasco, souligne que « les mères nourrissent leurs enfants avec amour […] vous avez donné forme aux vers à soie entre vos seins – comme le fait une mère – vous devriez donc prendre grand soin d’eux ».
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