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Si la Révolution française est connue dans le monde entier, son homologue monégasque n’évoque probablement rien à la plupart d’entre nous. Pourtant – à cette occasion – un changement majeur est bien survenu dans la principauté, à la suite d’affrontements répétés entre le prince Albert Ier et ses sujets, au cours de l’année 1910.
Tensions sur le Rocher
Il faut croire que tous les pays, un jour ou l’autre, connaissent une révolution. Même la petite principauté de Monaco ne déroge pas à cette règle.
En effet, en 1910, le mécontentement grandissant de citoyens monégasques engendre des tensions régulières avec le prince Albert Ier. Il faut dire que le chômage frappe une grande part de la population ; du fait du manque de terres arables et d’usines, mais aussi de l’interdiction d’embauche des sujets du prince, dans les établissements de jeux.
En outre, à cette époque, les Monégasques authentiques ne représentent que 1482 habitants sur les plus de 19 000 résidents qui habitent la principauté (soit seulement un douzième de la population totale).
Mis en minorité et touchés dans leur fierté nationale par la mauvaise réputation qui entache la ville (Monaco est alors perçu comme le « cloaque moral de l’Europe », à cause de son grand nombre de casinos), ces sujets excédés exigent donc un changement radical, en multipliant les pétitions.
Un changement de régime
Souhaitant la mise en place d’une constitution et d’un parlement, les contestataires monégasques s’organisent sous la forme d’un mouvement politique : le Comité monégasque.
Plutôt virulents, ils menacent même le prince si celui-ci ne prend pas en compte leurs doléances ; selon eux, en cas de refus d’obtempérer, Albert Ier serait alors renversé, tandis qu’une république remplacerait la monarchie.
De manière générale, les insurgés contestent la domination française sur la principauté (matérialisée par la grande influence de Roland Bonaparte), ainsi que l’absolutisme princier dans le domaine politique.
Ainsi, après un ultimatum – délivré au prince, au mois de mars 1910 – 800 personnes manifestent le 16 mars et se rassemblent sur la Place d’Armes et l’avenue de la Porte neuve. Bien qu’ayant cédé sur la liberté de la presse et la question de la liberté de réunion, Albert Ier ne satisfait qu’à moitié les manifestants qui finissent par prendre d’assaut le Palais princier.
Apeuré, le prince se réfugie en France, en attendant que l’animosité ne s’estompe.
Après la mise en place d’un gouvernement provisoire, il octroie finalement une constitution à Monaco ; une nouvelle officiellement annoncée par le prince héréditaire Louis, le 16 novembre 1910.