Abonnez-vous au podcast « Choses à Savoir Économie » pour ne rater aucun nouvel épisode: |
S’abonner | |
S’abonner | |
S’abonner | |
S’abonner | |
S’abonner | |
S’abonner |
.
Vous connaissez surement son contenu. Traditionnellement enseignée aux élèves étudiant l’économie, la « loi des trois secteurs » est une théorie qui divise l’activité économique en trois secteurs d’activités : le secteur primaire (correspondant à l’extraction des matières premières), le secteur secondaire (pour la transformation et la fabrication d’artefacts) et enfin le secteur tertiaire (pour les services).
Ainsi pour analyser l’activité économique des sociétés humaines, les historiens de l’économie ont développé une grille d’analyse permettant de segmenter les secteurs de production.
Si des penseurs comme Georges Dumézil ont proposé le concept de « fonction tripartite », pour expliquer l’organisation sociale des sociétés indo-européennes, au travers de l’existence de castes complémentaires « Clergé » « Guerriers » et « Travailleurs »), des économistes ont regroupé les secteurs d’activités d’une autre manière.
C’est le cas d’Allan Fisher, de Colin Clark et de Jean Fourastié qui ont tout droit avancé « la Loi des trois secteurs » pour présenter l’évolution de l’activité productive à travers l’Histoire.
Selon eux, le secteur primaire regroupe l’ensemble des activités concernant l’exploitation des ressources naturelles (comme l’agriculture, la chasse, la pêche, la gestion des forêts, etc.) ; le secteur secondaire : l’ensemble des activités mettant en application la transformation des matières premières (surtout les usines, les industries et les manufactures) ; le secteur tertiaire, enfin, l’interface des services concernant aussi bien les activités marchandes (transport, finance) que non-marchandes (administration publique, enseignement).
À ces trois catégories peut également s’ajouter le concept d’« économie quaternaire » développée par l’économiste Michèle Debonneuil, dont la réalité repose sur des activités mêlant des services numériques conjuguant le secteur secondaire et le secteur tertiaire.
Maintenant que nous avons exposé ce qu’est la loi des trois secteurs, définie sous la forme de secteurs a priori bien distincts, il faut souligner que l’activité productive ne reste pas pour autant figée. En effet, selon l’économiste français Jean Fourastié, la production se déploie en suivant plusieurs étapes de transformation structurelle, au cours de l’Histoire.
La première phase est celle des civilisations traditionnelles. Encore non-développées d’un point de vue technologique, elles utilisent très peu de machines et reposent donc sur un secteur primaire pléthorique (65 % des effectifs) tandis que les secteurs secondaires (20 %) et tertiaires (15 %) n’y occupent qu’une place marginale.
Provoquée par un bouleversement technologique (comme la révolution industrielle), la deuxième phase est une période de transition mettant en scène une utilisation croissante des machines dans le secteur primaire.
Fort logiquement, la demande d’effectif dans le secteur primaire diminue (pour atteindre 40 %), tandis que celle du secteur secondaire augmente (atteignant le même seuil), le secteur tertiaire restant, quant à lui, à un niveau négligeable (20 %).
La troisième phase, enfin, est celle des sociétés tertiaires dans lesquelles nous vivons.
A noter qu’en grande partie automatisée, la production de biens est assurée par des secteurs primaires et secondaires regroupant très peu de travailleurs (respectivement 10 % et 20 % des effectifs), tandis que le secteur tertiaire est quasi-hégémonique (en regroupant 70 % de la population).
L’économie étant en perpétuelle mutation, il reste donc à savoir si une nouvelle phase fera prochainement son apparition, notamment sous l’effet de la numérisation croissante des activités productives.