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Et si le « délit de sale gueule » n’était pas qu’une simple expression ? En effet, entre 1867 et 1974, dans certaines villes américaines (comme Chicago), les personnes souffrant de mutilations et de déformations étaient interdites dans les espaces publics, en vertu de lois crûment nommées « ugly laws »…
Laideur juridique
« Venez comme vous êtes ! »… ou pas !
Si de nos jours les discours sur la bienveillance et l’acceptation de soi semblent très présents dans le discours ambiant, il n’en a pas toujours été ainsi au cours de l’Histoire, notamment dans celle des États-Unis d’Amérique.
En effet, dès 1867, fut adopté – d’abord à San Francisco, puis dans diverses villes d’États de l’Ouest, du Midwest et de l’Est américain – des lois interdisant aux personnes « laides, mutilées et handicapées » d’apparaître dans l’espace public.
Nommées sèchement « ugly laws », ces lois avaient pour but de « préserver la qualité de vie des concitoyens », en évitant qu’ils soient offensés visuellement par des apparitions disgracieuses.
Tout un programme…
Retour sur Terre
Même si la « laideur physique » était pointée du doigt par les « ugly laws », il semblerait – en réalité – que la raison d’être de ces lois était de « débarrasser les rues des mendiants et des personnes les plus démunies ».
Il s’agissait alors d’une manière peu orthodoxe de maintenir l’ordre dans l’espace public.
Ainsi, en cas de désobéissance à l’ordre civil, les plus récalcitrants pouvaient écoper d’une amende oscillant entre 1$ et 50$… ou même se voir infliger une peine d’emprisonnement.
Finalement, après la Première Guerre mondiale et l’afflux de « gueules cassées », les mentalités furent forcées d’évoluer et l’attitude de la société civile envers les personnes souffrant de handicaps et de difformités devint – du même coup – plus tolérante.
Il faudra tout de même attendre quelques décennies avant que le conseil municipal des villes concernées ne vote pour l’abolition de ces lois cruelles et honteuses.
Ainsi, ce n’est qu’en 1974 que les « ugly laws » furent officiellement abrogées, mettant – du même coup – fin au long calvaire de bon nombre de citoyens américains.