Abonnez-vous au podcast « Choses à Savoir Histoire » pour ne rater aucun nouvel épisode: |
S’abonner | |
S’abonner | |
S’abonner | |
S’abonner | |
S’abonner | |
S’abonner |
.
Utilisés durant le Moyen Âge, les « rouleaux des morts » (ou rouleaux mortuaires) circulaient de monastère en monastère, pour rendre hommage à un clerc disparu. Parfois longs de plusieurs mètres, ils comportaient les mentions d’hommes d’Église dont les quelques lignes illustraient – pour l’occasion – la communion entre les membres des différentes communautés ecclésiastiques.
Une coutume ecclésiastique
Premier ordre des sociétés traditionnelles, le clergé était régi – au Moyen Âge – par des règles plutôt strictes.
Parmi elles, une des coutumes (née durant le VIIIe siècle) voulait qu’un rouleau funéraire circule de monastère en monastère, afin que chaque moine puisse rendre un hommage écrit à un clerc disparu.
Acheminé par un frère laïc, le parchemin (enroulé autour d’un cylindre de bois) ne comportait généralement qu’une seule encyclique s’adressant à toutes les églises.
Celle-ci annonçait la mort du clerc et en faisait l’éloge.
Dessous, les moines pouvaient alors écrire un message de condoléances (appelé « titulus », en latin).
Lorsque le parchemin était entièrement recouvert, un autre était recousu à sa suite.
Parfois très longs, certains rouleaux pouvaient ainsi atteindre 30 mètres et regrouper près de 800 titres.
Une marque de prestige
Conçus pour rendre un dernier hommage à une figure ecclésiastique, les « rouleaux des morts » affichaient un nombre de messages proportionnel au statut du défunt.
Ainsi, la longueur du parchemin et le nombre de « tituli » indiquaient, à eux seul, la popularité du moine disparu.
De même, pour les clercs, les messages étaient l’occasion de faire montre de leur érudition, au moyen de citations savantes (souvent d’auteurs grecs ou latins), de vers et de figures stylistiques ampoulées.
Toutefois, à compter du XIe siècle, la qualité des écrits baisse sensiblement, les hommages laissant parfois la place à des jeux de mots et à des phrases inconvenantes.
Un travers qui a poussé les chefs des communautés ecclésiastiques à insister scrupuleusement sur le respect à accorder aux morts.
Plus qu’un simple hommage post-mortem, les rouleaux mortuaires étaient, en effet, l’occasion de matérialiser une communion entre les différentes abbayes qui composaient alors le clergé de l’époque.
Une sorte de réseau social avant l’heure, en somme.