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Particulièrement décriée depuis l’après-guerre, la Judensau est un terme générique utilisé pour désigner les motifs animaliers (particulièrement péjoratifs) censés représenter les juifs dans l’art chrétien des pays de langue germanique.
Signifiant littéralement « truie des juifs », cette injure était bien entendu censée humilier les pratiquants du judaïsme, en les assimilant à un animal qu’ils considéraient comme étant impur, en vertu de leurs lois alimentaires (la cacherout).
Des motifs nés au Moyen-Âge
Apparus vraisemblablement au cours du XIIIe siècle, au sein de l’actuelle Allemagne, les Judensau sont, dans un premier temps, des sculptures et des bas-reliefs qui ornent les églises et d’autres bâtiments religieux chrétiens.
La forme la plus répandue est alors celle d’une truie sculptée dans la pierre, allaitant des porcelets et des juifs (d’où le nom « Judensau ») souvent munis d’un Talmud (le principal livre d’étude religieuse du judaïsme, où se retrouve consigné la loi orale).
Véritables caricatures antisémites médiévales, les motifs étaient conçus de sorte à ce que les figures humaines soient facilement identifiables par le profane.
Ainsi, les juifs représentés étaient souvent munis d’un chapeau typique (le Judenhut) ou d’un anneau jaune (Judenring), tandis que leur visage prenait fréquemment la forme d’une tête de porcelet.
Le but de telles représentations était évidemment d’humilier les pratiquant du judaïsme, en les assimilant à un animal que leurs lois alimentaires considéraient comme étant impur.
Un élément incontournable de la propagande antisémite
L’archétype du Judensau se perpétue au cours des siècles, au point d’être mentionné par Martin Luther lorsqu’il décrit l’église de Wittenberg, en 1543. Avec l’invention de l’imprimerie, de tels motifs ornent parallèlement des pamphlets très virulents à l’égard des juifs.
Le mot, quant à lui, fait progressivement son entrée (dès le XIXe siècle) dans le langage oral, en tant qu’injure verbale à caractère antisémite. Très usité, il sera repris par les nazis qui le déformeront pour donner « Saujude », soit « cochon de juif », pour désigner couramment les personnes d’ascendance juive devenues reconnaissables par leur étoile jaune.
Depuis l’après-guerre l’usage de ce terme est très lourdement sanctionné en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Quant aux sculptures, elles ne sont plus qu’une trentaine dans toute l’Europe, mais font l’objet d’affrontements réguliers entre des militants antiracistes souhaitant les supprimer et les municipalités locales voulant conserver cette (sombre) part d’histoire dans leur patrimoine.
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