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D’abord il nous faut décrire le phénomène. Le ton des voix off des journaux télévisés, essentiellement, se ressemblent terriblement. Ton grave quelque soit le sujet traité, non respect de la ponctuation, phrasé peu naturel, respirations artificielles et clou du spectacle des fins de phrase laissées en l’air !
Une voix stéréotypée qui laisse penser que 10 cm de neige représentent un danger planétaire et que la pénurie de boules de pétanque à la supérette d’un camping fait trembler la République.
D’abord signalons qu’il n’en a pas toujours été ainsi. Bien sûr lors du premier journal télévisé en 1949, aucune trace de cette voix. Et pour longtemps encore. Car l’évolution fut très lente. Lente mais sûre.
Cependant on peut tout de même dater l’apparition de la façon de parler actuelle des journalistes avec précision. 1988 et le magazine « Capital » (sur M6). Ceux sont les journalistes de Capital qui les premiers l’ont adoptée et qui depuis ont été copié par tout le monde.
Pour quelle raisons ? Un documentaire appelé “Et là, c’est le drame” diffusé sur Arte radio s’est penché sur la question.
Premier constat les écoles de journalisme ne semblent pas en cause. Elles ne formatent pas les voix. C’est ensuite que cela se joue. Il semble que cela soit une demande des chaînes des producteurs, quitte à décrédibiliser le fond des reportages. Ainsi Pascal Doucet-Bon, ex-rédacteur en chef au 20h de France 2 explique: « On cherche à laisser parler l’image le plus possible », au risque dans certains cas « de massacrer la ponctuation ».
Ensuite il s’agirait de mimétisme. Chacun pense que cette façon de parler est obligatoire.
Si ce massacre est donc autorisé voire encouragé, en revanche aucun accent régional n’est admis. Les journalistes se doivent d’avoir un accent neutre ou parisien. Aucune chance pour une voix à accent régional de parvenir sur une chaine nationale puisque la sélection est faite en amont, dès les écoles de journalisme. Ceux-là y sont en effet invités soit à se débarasser de leur accent soit à se diriger vers la presse écrite.