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Idéologue majeur du XIXe siècle, Karl Marx a probablement enfanté du système philosophique le plus influent de l’époque moderne. Au travers de son ouvrage majeur – Le Capital – ce penseur matérialiste allemand a, en effet, proposé une vision du monde, expliquant concrètement les mécanismes et les dangers du capitalisme, ainsi que de la société marchande qui en découle.
Né à Trèves (une ville allemande, située à la frontière luxembourgeoise), en 1818, Karl Marx est issu d’une famille de rabbins juifs ashkénazes, dont les descendants les plus récents se convertirent au protestantisme.
Après avoir reçu une éducation séculière, le jeune Karl étudie le droit, l’histoire et la philosophie dans les universités de Bonn et de Berlin. Passionné par la spéculation philosophique, il lit assidûment les penseurs matérialistes de l’époque présocratique et consacre, de ce fait, une thèse à la pensée de Démocrite et d’Epicure (intitulée « Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure ») pour valider son doctorat de philosophie.
Sur le plan intellectuel, l’Allemagne de son époque est très influencée par les penseurs majeurs que sont Hegel et Feuerbach. Du premier, Karl Marx retient la pensée idéaliste, historiciste et dialectique, expliquant le mouvement de l’Histoire par celui des Idées.
Mais à l’instar de Feuerbach, Marx est, néanmoins, un matérialiste et entend « remettre la philosophie de Hegel sur ses pieds », en expliquant le cheminement historique par une lutte dialectique dont la production matérielle est l’épicentre.
Le philosophe allemand élabore ainsi une pensée philosophico-économique décryptant la marche du monde par un nouveau concept qu’il forge en compagnie de son acolyte Engels : « la lutte des classes » (largement abordée dans son œuvre majeure nommée « Le Capital » et publiée en 1867).
Selon Karl Marx, l’Histoire s’incarne donc sous la forme d’une lutte des classes entre le prolétariat (les exploités qui n’ont que leur force de travail pour subsister) et les détenteurs du capital (ceux qui massent la plus-value générée par le travail) engendre un monde instable et aliéné où le capitalisme règne en maître.
Après avoir scrupuleusement décrit les racines et les rouages de ce processus, il élabore une doctrine visant à renverser les choses (conformément à son adage « Les philosophes jusqu’à présent n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses façons : il s’agit maintenant de le transformer »).
Publié 20 ans avant « Le Capital », le « Manifeste du parti communiste » (21 février 1848) lance ainsi une vague de protestations majeure qui prendra le relais des mouvements anarchistes européens. Pour les marxistes, l’objectif devient donc de renverser l’ordre bourgeois pour établir la « dictature du prolétariat ».
Sur la fin de sa vie, Karl Marx restera malgré tout circonspect devant l’engouement entourant son œuvre. Ainsi dira-t-il « Moi, je ne suis pas marxiste ».
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