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Connu sous le nom de « loi de Gresham », l’adage « la mauvaise monnaie chasse la bonne » est
un principe économique qui se vérifie dans le domaine de la circulation monétaire. Mais ce dicton
peut s’appliquer dans d’autres domaines.
Cette loi économique fut nommée en l’honneur de Sir Thomas Gresham, qui fut conseiller financier
d’Elisabeth I et co-fondateur de la Bourse de Londres. Formulée au cours du XVIe siècle, cette loi vaut, en premier lieu, pour les systèmes monétaires bimétalliques (bien que Gresham l’ai forgée en particulier pour le shilling, la seule monnaie en argent utilisée dans l’Angleterre de son époque).
En effet, dans le cas d’une double circulation monétaire, les acteurs économiques ont pour
tendance naturelle de thésauriser, c’est à dire à amaaser sans dépenser, les pièces de meilleure qualité (dont la valeur métallique dépasse, de facto, leur valeur faciale). Dans le même temps ils s’échangent la monnaie perçue comme étant moins bonne.
Conséquence immédiate : la bonne monnaie disparaît de la circulation, pour être stockée ou
fondue; tandis que la mauvaise devient le vecteur d’échanges privilégié (ses possesseurs
cherchant à s’en débarrasser le plus rapidement possible).
Exemple concret de la loi de Gresham: la démonétisation de l’Inde, dont les autorités ont
décidé l’arrêt de la circulation de 24 milliards de billets de 500 et de 1000 roupies. Cette politique a mené à la thésaurisation massive de billets de 100 roupies. Peinant à mettre de nouveau billets en circulation, l’administration indienne a donc déclenché une pénurie financière qui a fait considérablement monter la valeur des billets restants. De ce fait, les Indiens effectuent principalement des transactions avec leur carte crédit, tandis que l’argent liquide disparaît peu à peu de la circulation.
Et puis, en dehors du circuit monétaire, la loi de Gresham est également utilisée pour expliquer
certaines attitudes de consommation.
Certains analystes marketing l’invoquent, par exemple, pour aborder le succès des produits de
basse qualité, aux dépens de marchandises haut de gamme. Dans ce contexte, l’expression « to betamax » est utilisée en référence au magnétoscope Betamax qui, durant les années 80, fut évincé par le modèle VHS dont les consommateurs préféraient la plus grande accessibilité.
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