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Tous deux soldats lors de la « Grande Guerre », Richy et Muller se sont illustrés par leur destin hors du commun. Alors qu’ils souhaitaient rejoindre leur unité de combat, les deux poilus ont en effet dû vivre cachés dans un grenier pendant 1526 jours, afin d’échapper aux rondes allemandes.
Mobilisés au sein du 164ème régiment d’infanterie pour « la bataille des Frontières » qui a lieu à cheval sur les territoires français et belges, Alfred Richy et Camille Muller sont deux jeunes soldats lorrains âgés de 22 ans en août 1914.
Après l’attaque allemande sur la citadelle de Longwy, le 22 août, les deux poilus réussissent à survivre en prenant la fuite, sans pour autant parvenir à se replier sur Verdun avec le reste de leur unité.
Une errance de 17 jours commence alors pour Richy et Muller, lesquels décident de se restaurer du côté de Baslieux, dans la maison des parents d’Alfred. Accueillis comme il se doit, les deux soldats doivent toutefois rapidement se cacher, l’armée allemande ayant établi ses quartiers dans le village lorrain.
C’est le début d’une vie clandestine pour Alfred et Camille, lesquels vivent dans le grenier familial. Reclus pendant 4 ans, dans le froid et la solitude, les deux jeunes hommes ne doivent, en outre, faire aucun bruit sous peine d’attirer l’attention des soldats allemands postés à l’étage inférieur.
Muets et coupés du reste du monde, les deux français finissent par survivre et à regagner leur liberté à la fin de la guerre. Une discrétion qui leur a évité le peloton d’exécution de même qu’elle a protégé les parents d’Alfred de la déportation en Allemagne.
De nouveau libres, les deux soldats essaient de retrouver une vie normale. Toutefois, leur retour à la vie civile n’est pas des plus cléments. Ainsi, pourtant tentés de rejoindre leur régiment posté à Verdun en 1919, ils sont rapidement accusés de désertion par des habitants de leur région. En effet, ceux-ci voient dans leur histoire un sort bien plus commode que celui des soldats ayant péri dans les tranchées.
Néanmoins, l’armée française reconnaît leur mérite en ne les sanctionnant pas pour leurs quatre années de retraite passées derrière les lignes ennemies.
Mieux encore, en janvier 1921, c’est au tour des parents d’Alfred Richy d’être décorés de la « médaille d’argent de Reconnaissance française », pour leur rôle crucial joué dans la protection de ces deux soldats français. Un dénouement finalement heureux pour ces deux jeunes lorrains qui ont traversé la guerre entre peur et solitude.