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Il est fréquent d’entendre que les chiffres que nous utilisons quotidiennement sont « arabes ».
Pourtant, c’est inexact. En effet, s’il est vrai que les travaux de mathématiciens arabophones ont donné de la visibilité à cette numération – qui était exotique, pour les Européens du Moyen Âge – les chiffres qui la composent sont, en réalité, originaires… de la civilisation indienne.
Origines d’un quiproquo
Alors qu’une partie de la péninsule ibérique est sous la domination des Omeyyades, l’Europe du Xe siècle découvre une numération étonnante qui tranche radicalement avec celle qu’elle utilise.
En effet, à l’instar des Grecs, les Romains utilisaient les lettres de leur alphabet pour effectuer des calculs et des opérations mathématiques ; une habitude qu’avaient conservée les héritiers de cette civilisation gréco-romaine, en comptant encore au moyen des lettres latines.
Toutefois, les premiers changements commencent à poindre avec la publication des travaux de Gerbert d’Aurillac (Xe siècle) et du célèbre mathématicien italien Leonardo Fibonacci (XIIe-XIIe siècle).
Ainsi, initiés au calcul algébrique – aux côtés de mathématiciens arabophones – ceux-ci avaient repris les chiffres dits « arabes » pour effectuer des calculs très complexes.
En effet, système non-positionnel, la numération latine était fort peu pratique pour réaliser des calculs astronomiques, où les très grands nombres étaient monnaie courante.
À l’inverse, le système de calcul « arabe » était, quant à lui, idéal pour effectuer des opérations puissantes et rapides, ce qui mena à son adoption définitive par les Européens, au cours du XVe siècle.
Le berceau indien
Bien qu’ayant été transmis par des populations arabophones, ces chiffres très pratiques n’avaient rien d’arabe, à proprement parler.
À l’instar de nombreux peuples nomades, les Arabes avaient, en effet, emprunté de nombreux éléments culturels aux territoires qu’ils avaient conquis (grâce à l’expansion islamique).
Arrivés sur le sous-continent Indien, ils avaient alors pris connaissance des travaux du mathématicien Brahmagupta.
Ces derniers avaient été réalisés dans un système de numération à dix chiffres parfaitement pensé pour effectuer les calculs complexes.
Ainsi, basé sur l’alphabet karosthi (un système d’écriture né dans l’Inde du Nord), l’alphabet brahmi est ce fameux système qui a donné naissance aux chiffres que nous utilisons tous à l’heure actuelle.
Adopté par les arabo-musulmans, il fut popularisé par le mathématicien et astronome persan Al-Khwârizmî, avant d’être massivement diffusé par les savants arabophones de la période du Moyen Âge.
Un long processus où les diffuseurs restent, finalement, plus connus que les inventeurs.