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Le secteur économique du jeu-vidéo se porte très bien. Et ce, même si le temps des consoles à cartouche – ou à support cd – semble, aujourd’hui, bien lointain. En effet, avec l’essor des plateformes de vente (Steam, Origin) et du jeu en ligne, la distribution dématérialisée des jeux-vidéos semble être inéluctable. Mais est-ce vraiment le cas ?
Premier constat: depuis l’avènement du jeu en ligne et des consoles connectées à internet, la dématérialisation du jeu-vidéo ressemble à une marche en avant inarrêtable. Ainsi, en 2019, au Royaume-Uni, « 80 % des revenus générés par l’industrie vidéoludique » provenaient de la vente de contenus dématérialisés. En France, cette part atteint même 98 % pour les jeux sur PC, ce qui fait du dématérialisé le support quasi-exclusif pour s’adonner aux loisirs vidéoludiques sur son ordinateur.
Comment, alors, les cartouches, disques et autres disquettes ont-ils pu se faire évincer aussi nettement, alors qu’ils représentaient le support exclusif de stockage de contenu, il y a encore une vingtaine d’années ?
L’acteur majeur de ce bouleversement est probablement Steam, une plateforme de distribution de contenus en ligne, dont la première mouture date de 2003. Créée par le studio de développement américain Valve Corporation (créateur de la célèbre saga de FPS « Half-Life »), cette place de marché vidéoludique engrange aujourd’hui plus de 50 millions de chiffre d’affaires, grâce à son positionnement de leader absolu sur son segment de marché.
Depuis rejoint par d’autres acteurs de plus en plus imposants (comme Origin, UPlay, ou Epic Games), Steam a permis à des millions de joueurs (ils sont 90 millions à se connecter chaque mois) de bénéficier de softs en tout genre, sans avoir à se rendre dans un magasin.
Il faut dire que le « dématérialisation » a beaucoup d’avantages.
Premièrement, les jeux sont moins chers qu’en version physique, surtout lorsque vient le temps des soldes (durant lequel les prix peuvent baisser de 75 % !). L’acte d’achat en lui-même est également simplifié, puisqu’il suffit d’un simple clic pour que le jeu soit acquis puis installé (moyennant quelques heures de téléchargement). Tout joueur peut donc, potentiellement, obtenir le jeu qu’il souhaite, quand il le souhaite. Enfin, les amateurs de nomadisme et d’ergonomie apprécient le fait de ne pas avoir à stocker/transporter des boîtiers ou des CD, pour jouer aux softs qu’ils souhaitent.
Un avantage qui représente, néanmoins, un inconvénient pour les collectionneurs (en recherche de goodies) ainsi que pour les habitués des marchés d’occasion qui ne peuvent plus céder – voire même simplement prêter – un jeu dont ils ne veulent plus.
Toutefois, nécessitant de plus en plus la création de comptes en ligne pour être jouables, les jeux actuels ne sont pas prêts d’inverser la tendance ; d’autant que les softs prisés sur smartphone sont exclusivement disponibles sous une forme numérique.
Le « cloud gaming » aidant, le monde vidéoludique semble donc tourner le dos au support physique ; les coffrets collectors faisant désormais office d’édition de luxe pour les nostalgiques du jeu vidéo d’antan.
