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Qu’il nous semble loin le temps où nous envoyions des pigeons voyageurs pour communiquer…
Maintenant, nous avons le téléphone, internet … et pourtant ! Contre toute attente, l’Armée française continue à élever de tels oiseaux, pour des raisons stratégiques bien précises.
Une pratique ancestrale
La colombophilie militaire est une pratique très ancienne qui remonte – au moins – à l’Antiquité (les navigateurs égyptiens en utilisaient déjà, pour communiquer avec leurs compatriotes restés au port).
Toutefois, les progrès techniques aidant, son utilité (transmettre des messages rapidement, grâce à la vélocité d’un vol d’oiseau) est devenue marginale et d’autres techniques de communication – comme le télégraphe – se sont naturellement imposées pour prendre sa place.
Néanmoins, même si nous sommes à l’ère d’internet, il demeure dans les Hauts-de-Seine, sur la forteresse du Mont Valérien, un colombier militaire utilisé par le 8e Régiment des Transmissions de l’Armée française.
Contenant plus de 200 volatiles, il s’agit du dernier colombier militaire d’Europe.
Maintenu avec l’aval du Général de Gaulle, ce colombier est une manière de perpétuer le souvenir des missions de guerre d’antan, durant lesquelles les pigeons étaient utilisés comme des porteurs d’informations très diligents.
En effet, durant des siècles, les pigeons voyageurs ont fait leurs preuves au cours de conflits aussi importants que la guerre franco-prussienne ou les deux guerres mondiales. Encore utilisés par l’Armée française, dans les années 1960, ils tombèrent finalement en désuétude après la guerre d’Algérie.
Ainsi, pour leur rendre hommage, un monument en leur honneur a été érigé à Lille, en même temps que le 8e Régiment a été créé.
Une solution de rechange
Avec tous les moyens de communication actuels, pourquoi conserver autant de messagers de cette espèce ?
Tout simplement pour faire office de solution de rechange, en cas de destruction des infrastructures de télécommunication dans le pays.
En effet, au vu des pratiques martiales actuelles (hacking, bombardements, etc.) un conflit armé pourrait tout à fait déboucher sur un black out total, d’un point de vue énergétique ou strictement internautique.
Dans une telle configuration, les pigeons – qui peuvent se repérer en suivant le champ magnétique terrestre – pourraient alors sortir de leur retraite pour, de nouveau, rendre de fiers services.
