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Non. Car pour qu’il y ait greffe il faut qu’un lien se forme entre le cerveau greffé et le réseau de connexion. Or ce processus de formation de liens est très lent. Et puis pour greffer un cerveau il faut avoir à disposition un cerveau en état de fonctionner, c’est-à-dire vivant. Il faudrait donc tuer quelqu’un pour le prélever. Difficile à concevoir.
Si on ne sait pas encore greffer de cerveau, la greffe de cellules souches de neurones semble elle, à portée. Elle a même été réalisée il y a quelques années chez des souris. Certaines d’entre elles dont le cortex visuel était endommagé avaient reçu des neurones visuels obtenus à partir de cellules souches d’embryons de souris. Et quelques mois plus tard l’activité cérébrale de ces animaux était semble-t-il redevenue normale.
Mais revenons à la greffe de cerveau humain. Il y a quelques semaines un neurochirurgien italien très controversé, Sergio Canavero, a fait savoir qu’il en avait réalisé une d’un cadavre à un autre. Il a annoncé compter prochainement réaliser la même opération à partir d’un cerveau vivant. Mais on l’a dit l’opération n’est pas si simple ! Les principaux obstacles techniques sont de maintenir le cerveau intact alors il ne sera plus alimenté ni en sang ni en oxygène. Il faut également réussir à ressouder la moelle épinière, ce qui semble aujourd’hui impossible.
Tout cela fait que beaucoup de scientifiques sont plus que dubitatifs sur l’issue de cette opération. Il y a de très fortes chances que les connexions neuronales ne soient pas maintenues. Ce qui fait de l’expérience de Canavero de la science-fiction.
Au-delà de sa faisabilité, cette greffe, si elle était un succès, consisterait à mettre dans le corps d’une autre personne non seulement une intelligence mais un affect, ce qui ne semble pas anodin en termes de conséquences psychologiques pour celui qui recevrait la greffe. Le docteur en question dit vouloir réaliser l’expérience en Chine pour échapper à des débats d’ordre moral et éthique.
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