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Genre littéraire emblématique du Moyen Âge, les fabliaux racontent bien plus que des petites histoires amusantes. Empreints d’une portée morale et de subtils artifices scénaristiques, ces récits ont profondément marqué la littérature française en influençant notamment certains de ses plus brillants auteurs tels que Molière, Rabelais ou encore Jean de La Fontaine.
Traduction picarde du mot latin « fabula », le fabliau est littéralement un petit récit.
Élaborées le plus souvent par des auteurs inconnus, ces histoires étaient généralement déclamées par des ménestrels, poètes et musiciens itinérants qui parcouraient toute l’Europe du temps du Moyen Âge.
Certains auteurs ont néanmoins été reconnus pour la qualité de leurs fabliaux. Parmi eux, les lettrés Rutebeuf et Jean de Condé sont probablement les plus illustres.
Avec le temps, une structure et des thématiques régulières se sont imposées pour finir par caractériser le genre.
Ainsi, un fabliau est généralement court (quelques centaines de vers octosyllabiques) et a pour buts de divertir et de faire rire, en mettant en scène des personnages emblématiques de la société médiévale que sont les prêtres, les chevaliers, les mendiants, etc.
Néanmoins, à chaque fabliau sa morale, celle-ci donnant du sens à l’histoire.
La plupart de ces récits racontent des histoires dont l’intrigue repose sur un quiproquo ou des péripéties grivoises. La lubricité, l’avarice, la couardise et nombre d’autres pêchés capitaux font partie des thèmes de prédilection du genre.
À chaque trait de caractère son personnage emblématique et c’est toute une galerie de protagonistes qui se déploie : le paysan avare côtoie ainsi le prêtre gourmand ou encore le bourgeois licencieux, dans des histoires riches en rebondissements.
Sur le plan littéraire, la liberté de ton qui caractérise le fabliau l’oppose clairement au roman courtois, beaucoup plus académique.
Toutefois, cela n’empêche pas ces histoires d’avoir une portée moralisatrice; une morale étant en effet énoncée à la fin de chaque récit, pour le clore et transmettre un message à l’audience.
Le lien de parenté avec les œuvres postérieures de grands auteurs français (Rabelais, de La Fontaine) semble alors évident, « Le Médecin malgré lui » de Molière étant d’ailleurs ouvertement inspiré du « Vilain Mire », un fabliau célèbre.
On dénombre à ce jour pas moins de 150 fabliaux, élaborés pour l’essentiel au XIIIe siècle.