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Paru en 1972, l’ouvrage « Le Camp des Saints » peut aujourd’hui aussi être considéré comme une œuvre culte, voire « prophétique ». Basé sur un scénario apocalyptique, ce livre de Jean Raspail évoque, en effet, des évènements qui se rapprochent étrangement de la crise des migrants survenue dans les années 2010.
Un livre coup de poing
Jean Raspail est un explorateur français et un écrivain auteur de nombreux ouvrages historiques (dont le célèbre « Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie »).
Toutefois, c’est avec un roman dystopique d’anticipation qu’il s’est fait connaître en France, mais aussi à l’étranger.
Publié en 1973, « Le Camp des Saints » est, en effet, une œuvre polémique qui relate principalement la submersion démographique du continent européen par des populations provenant du tiers-monde.
D’abord accueilli de manière plutôt positive par la critique (lors de sa première édition), le roman est – les décennies s’écoulant – progressivement assimilé à un brûlot « d’extrême-droite », jouant sur les peurs et revêtant un caractère « odieusement raciste » (selon les termes employés par le journaliste Daniel Schneidermann, dans sa critique publiée sur le périodique Libération).
L’épreuve du temps
L’écrivain, de son côté, s’est toujours défendu d’être encarté à « l’extrême-droite » et concédait tout juste avoir des convictions royalistes, voire « ultraréactionnaires » au regard des standards politiques actuels.
Écrit d’une traite, l’ouvrage n’a – par ailleurs – procédé d’aucun calcul politicien, selon son auteur, et ne faisait qu’exprimer – sous la forme d’un récit allégorique – le chaos qui serait engendré par des mouvements massifs de population.
C’est en ce sens que « Le Camp des Saints » a exercé une certaine fascination, voire une relative influence sur des lecteurs aussi illustres qu’André Malraux, Ronald Reagan, ou encore Samuel Huntington (le théoricien du « choc des civilisations »).
Néanmoins, menacé d’être poursuivi en justice, Jean Raspail – à la fin de sa vie – comptait pas moins de « 87 passages susceptibles de l’amener au tribunal ». Cette menace ne l’avait pas empêché de publier une sulfureuse préface intitulée « Big Other », lors de la réédition de son ouvrage, en 2002.
Comme un clin d’œil de l’Histoire, la crise migratoire – qui a affecté l’Europe en 2015 – a étrangement fait écho au scénario du livre, à l’époque tant décrié.