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Que serait Venise sans ses canaux, ses gondoles et ses maisons qui ont l’air de flotter sur l’eau? Mais comment a-t-on réussi à maintenir ces bâtiments dans ces conditions? Pour y parvenir, les Vénitiens ont eu recours à des techniques de construction originales.
Des maisons sur pilotis
Malgré les apparences, les maisons de Venise ne sont pas installées directement sur l’eau. La ville s’est bâtie sur les très nombreux îlots bourbeux d’une lagune, séparée de la mer par un cordon littoral appelé Lido.
Les constructions les plus légères reposent sur le sol. Ce n’est pas le cas des bâtiments plus imposants, comme les palais. Pour les faire tenir dans ce sol boueux, les habitants ont planté de grands pilotis en bois, d’une longueur de 4 mètres et de 20 cm de diamètre, dans la partie la plus solide du sol, appelée « carento ».
Sur ces pieux, disposés de façon très serrée, les constructeurs ont installé une sorte de plancher en bois, qui reçoit le bâtiment lui-même.
Certaines maisons se sont effondrées ou ont tendance à pencher. Mais, dans l’ensemble, ces pieux ont donné aux bâtiments une assise remarquable. Une des raisons de cette efficacité est la très bonne conservation des pilotis, préservés par la gangue de boue qui les entoure. Par ailleurs, ces pieux permettent de stabiliser le sol.
De l’art d’alléger les maisons
Si les bâtiments de Venise ne s’enfoncent pas, c’est pour d’autres raisons encore. Prenons l’exemple des célèbres palais de la ville. Construits, pour beaucoup d’entre eux, au XVIIe siècle, ils ont une allure impressionnante. Et le marbre qui les compose en partie devrait en alourdir la structure.
L’astuce a consisté à multiplier les ouvertures, de façon à alléger le poids de ces constructions. De même, l’utilisation systématique des briques, posées sur une couche de pierres de la région, évite aux maisons de s’enfoncer.
Ces pierres d’Istrie, qui résistent à l’action de l’eau de mer, sont notamment utilisées pour construire les édifices construits au bord de l’eau.
Par ailleurs, l’utilisation du bois, pour relier les murs ou construire les charpentes, limite encore le poids de l’ensemble.
