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Hitler fut lui-même un grand fumeur. Mais vers 30 ans il décida de lutter activement contre le tabac. Il encouragea personnellement ses amis proches à ne pas fumer et récompensait ceux qui arrêtaient.
Cependant la campagne nazi anti-tabac fut doublement motivée : par le dégout personnel d’Hitler pour le tabac bien sûr mais aussi par une politique eugéniste.
Dans ses discours le tabac se mue en piège tendu par les ennemis de l’Allemagne aux Aryens, dans le but inavoué de les affaiblir, de rendre leur santé plus fragile. La médecine et la recherche allemande établissent un rapport entre tabagisme et cancers du poumon, et font émerger l’idée de tabagisme passif.
Le régime explique que les femmes qui fument vieillissent prématurément et intéressent moins les hommes, qui leur feront du coup moins d’enfants.
Une véritable politique anti-tabac est mise en place. En 1938, il devient interdit de fumer dans les hôpitaux et dans les écoles. En 1941, dans les transports en commun dans de nombreuses villes allemandes. Quant à la publicité elle devient strictement règlementée et est de toute façon interdite dans lieux de rencontres sportives. Même dans l’armée le nombre de cigarettes est limité : six par soldat et par jour, pour une vingtaine jusque-là. Hitler déclare : « Il est incorrect de dire qu’un soldat ne pouvait vivre sans fumer ». Il promet donc la fin de la consommation de tabac dans l’armée après la fin de la guerre.
Le régime organise des conférences médicales pour les soldats et augmente les taxes sur le tabac. Le droit fumer est également restreint dans les espaces publics comme les restaurants et cafés.
Mais cette politique eut très peu de résultats. Entre 1933 et 1939, le nombre de cigarettes consommées en Allemagne est multiplié par deux – c’est-à-dire plus vite qu’en France où aucune législation anti-tabac n’existe encore.
Illustration: Albert Lloyd Tarter; Adolf Hitler
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