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L’arbre cannibale a-t-il existé ou bien s’agit-il d’une légende ? On en trouve le récit dans un compte rendu fait par courrier et adressé au docteur Omélius Fredlowsky, un savant polonais. Celui qui fit ce compte rendu est un explorateur allemand du nom de Carl Liche.
Ainsi à la fin du 19e siècle il décrit comment une femme a été sacrifiée à Madagascar dans la jungle. Mené sur les lieux du sacrifice par une tribu de troglodytes appelée Mkodo, il décrit l’arbre comme ayant une forme d’ananas mesurant moins de 3 m. Tout en haut se trouvaient 8 feuilles très longues chacune et dotées d’épines en forme de crochets avec au centre de l’arbre une cavité dans laquelle reposait une sorte de miel. L’arbre présentait également des sortes de tentacules bougeant rapidement et en continu.
La tribu aurait menacé une de ses membres et l’aurait contrainte à aller boire un peu du « miel ». Selon les mots de Liche: « L’horrible arbre cannibale, qui était jusque-là inerte et mort, revint soudain à la vie. Les vrilles minces et délicates, avec la fureur de serpents affamés, frémirent un instant au-dessus de sa tête puis, comme s’ils étaient animés par une intelligence démoniaque, s’attachèrent autour d’elle en s’embobinant autour de son cou et de ses bras ; puis, tandis que les cris affreux de la femme et son rire plus horrible encore retentissaient pour être immédiatement étranglés en gémissement gargouillant, les vrilles s’élevèrent les unes après les autres comme de grands serpents verts, avec une énergie brutale et une rapidité infernale, puis se rétractèrent, et s’enroulèrent autour d’elles, se resserrant toujours avec la célérité cruelle et la ténacité sauvage des anacondas s’accrochant à leur proie. »
L’auteur aurait ainsi regardé cette femme se faire manger par l’arbre. La tribu aurait une fois le sacrifice effectué, fait la fête.
On retrouve ce récit dans le livre “Souvenirs de Madagascar” de Bénédict-Henry Révoil, dans une version à peu près identique avec une scène supplémentaire lors de laquelle les membres de la tribu boivent également du liquide visqueux.
Malheureusement si ce récit semble détailé et réaliste (dans une certaine mesure !) il est parfaitement inventé. Même si encore aujourd’hui certains sont persuadés qu’il s’agit d’un véritable évènement, aucun des éléments principaux du récit n’ont existé, ni la tribu, ni les lieux, ni même l’auteur. Il n’y a même aucune preuve que les populations indigènes de Madagascar se soit comportées comme des sauvages..
D’un point de vue scientifique, aucun arbre ne peut manger un homme. Les plantes carnivores mobiles qui existent sont de taille tout à fait réduite. Celles qui sont de grandes tailles sont immobiles. De plus les mouvements énergiques décrits dans le roman sont tout simplement impossibles pour un arbre car ils demanderaient une consommation d’énergie bien trop importante. Enfin dernier argument il faudrait que l’arbre sécrète des sucs digestifs dans des quantités inconcevables pour un végétal afin d’assimiler un homme.
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