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Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, la célèbre basilique Sainte-Sophie d’Istanbul redevient une mosquée, dès juillet 2020. Cette décision, qui participe de la politique nationaliste du président turc, a suscité les protestations de certains pays et l’émotion des milieux chrétiens.
Une histoire mouvementée
Édifiée d’abord au IVe siècle, par l’empereur Constantin, puis reconstruite au VIe siècle, la basilique Sainte-Sophie sert notamment de cadre au couronnement fastueux des empereurs byzantins.
Après la prise de Constantinople par les Ottomans, en 1453, la basilique est convertie en mosquée. Elle le restera jusqu’en 1934, date à laquelle le régime laïc de Mustafa Kemal en fait un musée.
Depuis lors, Sainte-Sophie est devenue l’un des monuments les plus visités d’Istanbul, sinon de Turquie. Cette situation n’a pas empêché diverses associations musulmanes de réclamer le retour du bâtiment à sa vocation initiale.
Certaines manifestations religieuses, comme des lectures du Coran, s’y sont d’ailleurs déjà déroulées. Le 10 juillet 2020, la justice turque a finalement autorisé la transformation de l’édifice en mosquée. Les autorités ont cependant indiqué qu’il resterait ouvert aux touristes.
Les motifs d’une décision critiquée
Cette décision s’inscrit dans la logique de la politique nationaliste du président Erdogan. En effet, le dirigeant voudrait que la Turquie retrouve une partie du prestige de l’Empire ottoman à son apogée.
Convertir Sainte-Sophie en mosquée lui permet également de consolider sa position dans une partie de son électorat, touché par une crise économique liée notamment à la pandémie de coronavirus.
La transformation de Sainte-Sophie en mosquée est moins appréciée à l’étranger. L’Union européenne, les États-Unis ou encore la Russie ont déploré cette décision. La conversion en mosquée d’un monument aussi emblématique, symbolisant notamment la pluralité des traditions religieuses, est interprétée comme un signal négatif, au moment où la Turquie négocie son intégration à l’Europe.
De son côté, les milieux chrétiens s’inquiètent d’une possible altération du patrimoine religieux byzantin. L’Église orthodoxe russe comme le Vatican ont fait part de leur préoccupation.
Face à ces critiques, les autorités turques se disent ouvertes au dialogue, mais regrettent ce qu’elles considèrent comme une ingérence dans une question de politique intérieure.
