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Commençons par une “peur bleue”. Il s’agit d’une frayeur, d’une grande peur.
Cette expression est née au 19e siècle. Son origine est à chercher dans le domaine médical. En effet à l’occasion d’une peur intense, une personne peut pâtir d’une insuffisance d’oxygène dans le sang. Conséquence, l’extrémité de ses membres peuvent se colorer légèrement en bleu, en particulier sous les ongles mais aussi au niveau des lèvres.
Sans aller jusque là, la peur peut nous glacer et nous rendre pâle, d’aspect froid. Ce que nous associons traditionnelllement aux teintes bleutées.
Pour revenir au manque d’oxygène, une maladie peut notamment le provoquer: le choléra. Elle peut entrainer ce que l’on nomme une cyanose, c’est à dire la coloration bleutée de la peau et des muqueuses lorsque le sang contient plus de 5 grammes par décilitre d’hémoglobine désoxygénée.
On dit justement que l’expression peur bleue est héritée des périodes d’épidémies de choléra qui provoquaient une cyanose effrayante précédant de peu la mort.
A noter que cette expression n’a rien a voir avec cette autre formule: avoir du sang bleu, pour dire “être noble”. Celle-ci s’explique simplement par le fait que ceux qui étaient nobles n’avaient pas besoin de travailler en plein air, et donc leur peau n’était pas bronzée. Si pâle même que les veines étaient apparentes.
Passons maintenant à la seconde expression du jour: “faire le mariole”, c’est à dire faire le malin, se faire remarquer de façon ni fine ni intelligente.
Le terme “mariole” nait en France au 16e siècle. Il existe deux hypothèses quant à son origine.
La première viendrait de l’italien “mariolo” qui signifiait un escroc. Ce terme était aussi utilisé au figuré pour désigner quelqu’un de rusé. Il a certainement était construit à partir de “Maria” (la vierge Marie), dont ils était dérivé. Il s’agissait ici de qualifier les personnes qui feignent la dévotion, qui font semblant.
Mais je vous ai dit qu’il y avait deux hypothèses. Voici la seconde: une pitrerie impliquant un soldat nommé “Mariolle”. Son nom exact était Dominique Gaye-Mariolle. Héros des guerres de la Révolution et de l’Empire, il était célèbre pour sa bravoure et pour sa grande taille, puisqu’il mesurait plus de deux mètres ! Blessé au combat, il est admis en tant que sapeur dans le corps des grenadiers de la Garde Impériale. Et en 1807, alors que Napoléon Ier passe en revue ses troupes, Mariolle se fait remarquer. Il présente les armes de façon originale. Non pas avec son fusil, mais avec un canon pesant plus d’une centaine de kilos ! Napoléon Ier l’aurait alors félicité pour sa force, et ainsi serait née notre expression !