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Nous savons tous que les Anglais roulent à gauche, lorsqu’ils sont en voiture. Mais saviez-vous que les trains de l’Alsace-Moselle roulaient à droite ? Contrairement à leurs homologues de la France intérieure, ceux-ci ont, en effet, conservé cette particularité pour des raisons historiques.
Une histoire mouvementée
Vous le saviez peut-être mais, en France, les trains circulent à gauche (alors que les voitures, elles, roulent bien à droite).
Dans toute la France ? Non ! Un petit territoire, situé dans le Grand-Est résiste encore à cette convention. Cette contrée dissidente, c’est l’Alsace-Moselle, une ancienne région du Reich allemand qui doit cette particularité à son histoire mouvementée.
Tout a commencé lorsque la première ligne ferroviaire du territoire français a été inaugurée, en 1827.
Celle-ci reliait, alors, la zone minière de Saint-Étienne à Andrézieux.
Les ingénieurs qui l’avaient élaborée s’étaient, pour l’occasion, inspirés des Britanniques (précurseurs dans ce domaine) et avaient donc choisi ce sens de circulation pour une raison bien précise.
En effet, droitiers pour la plupart, les cheminots devaient régulièrement réaliser des manœuvres de leur bonne main, tout en sortant leur tête de la locomotive, afin de contrôler visuellement la trajectoire de leur train.
Pour ce faire, il était donc moins dangereux de mettre le sens de circulation à gauche, afin que les conducteurs puissent se pencher sans risquer d’être heurtés par un train arrivant dans le sens inverse.
Les raisons d’un compromis
De nos jours, les cheminots n’ont plus besoin de se pencher pour effectuer leurs manœuvres, mais le sens de circulation a été conservé. Il a même été imité dans d’autres pays, comme l’Italie ou encore le Japon.
Mais l’Alsace-Moselle dans tout ça ? Eh bien, du temps de Napoléon III ces territoires – alors administrés par le Second Empire – avaient des trains qui circulaient à gauche, comme dans le reste de l’Hexagone.
Toutefois, la défaite de la France contre la Prusse – durant la guerre franco-allemande 1870 – chamboula tout l’agencement ferroviaire qui avait été mis en place.
En effet, dans le but de se conformer au système allemand, les Mosellans et les Alsaciens choisirent de changer le sens de circulation de leurs trains et décidèrent, par conséquent, de rouler à droite.
Cette convention ne changea pas, lorsque les territoires revinrent dans le giron de la République française, en 1918. Dans une France exsangue, une nouvelle refonte du réseau ferroviaire aurait, en effet, représenté une dépense démesurée.
À la place, des ouvrages d’art appelés « sauts-de-mouton » furent installés afin d’opérer un basculement, au moment de changer de région.
