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Dans les séries américaines ou à Guantanamo il est un fait établi, la torture est un moyen efficace pour extorquer à un individu des aveux ou tout simplement des informations. Mais dans la réalité il en va tout autrement.
La torture n’est pas un moyen efficace pour obtenir de tels résultats.
Le neuroscientifique Shane O’Mara explique que les processus neurophysiologiques qui sont générés par la torture ne peuvent entraîner que de faux aveux ou des affabulations parfaitement involontaires. Il s’agit là non pas de l’avis d’un seul chercheur mais d’un consensus dans la communauté scientifique. En provoquant des douleurs extrêmes, du stress et de l’anxiété à un organisme, on inhibe les processus cognitifs qui permetraient l’obtention d’informations correctes.
Pour étayer cette affirmation, il existe des arguments historiques. Parmi eux le fait que pendant des siècles à partir du début du Moyen-Âge on a essayé d’obtenir par la torture les secrets de fabrication d’une arme incendiaire, le feu grégeois, en vain.
Si on prend quelques méthodes précises de torture, les preuves sont là. Les tortures consistant dans la privation de sommeil montrent qu’elles détruisent la capacité de réfléchir clairement et que, passé un délai de quelques jours les gens ne savent même plus leurs noms. Comment pourraient-ils dès lors donner des informations fiables ?
S’agissant du waterboarding c’est-à-dire de la simulation de noyade, un certain nombre d’études et d’expériences ont montré que le niveau de stress chez le torturé était si extrême qu’il détériorait la mémoire. D’ailleurs un rapport officiel américain de 2012 sur la torture de la CIA confirme que cette technique n’a jamais permis d’améliorer la révélation d’information.
On résume donc ainsi la situation : la torture est le fait d’amateurs. L’interrogatoire celui des professionnels. Car il s’agit bel et bien de la meilleure technique pour l’obtention d’informations. Non coercitive elle requiert le recours à des techniques psychologiques, notamment l’absence de questions directes et de réfutation des propos de la personne qui subit l’interrogatoire. Il s’agit avant tout de favoriser la parole autour de soi par la personne interrogée, laquelle doit amener petit à petit à la révélation d’informations pouvant être utilisées dans le cadre de l’enquête.