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“Se faire du mouron » signifie qu’une personne se fait beaucoup de souci.
Le terme « mouron » est a priori pour le moins énigmatique. Il désigne de très petites herbes, que l’on trouve dans les près à la campagne.Dès le 19ème siècle ce mot est utilisé pour désigner en argot une touffe de poils, ou de la chevelure.
Donc “se faire du mouron” signifie alors littéralement « se faire des cheveux »; ce qui n’est rien d’autre que la forme simplifier d’une autre expression, déjà existante à l’époque, « se faire des cheveux blancs ». Naturellement, par ricochet, « se faire du mouron » s’est mis à signifier au siècle dernier “s’inquiéter” ou « se faire de la bile », dont le sens est le même.
La bile, les cheveux ou le spoils, toutes ces expressions qui ont le même sens, font toutes référence à une production indépendante du corps humain, faite indépendament de la volonté. Comme si notre incapacité à en contrôler la production nous inquiétait.
Ensuite, seconde expression du jour, « avoir la poisse » pour dire être frappé de grande malchance avec une idée d’évènements successifs. Une certaine récurrence dans la malchance ! En effet celui qui a la poisse n’est pas simplement malchanceux. Il manque de réussite sur le long terme. Il a souvent des ennuis et parfois de façon consécutive.
Le mot « poisse » vient du mot « poix », qui est une espèce de colle très épaisse et gluante fabriquée dès le Moyen Âge en utilisant de la résine de pin ou du goudron de bois. Elle était si visqueuse et handicapante pour celui qui en était endui qu’on la déversait brulante sur les assaillants des châteaux forts.
C’est précisément cette substance qui donna le verbe « poisser », littéralement « enduire de poix ». Ensuite « la poisse » se mit logiquement à nommer toute chose, physique ou au figurée qui colle et dont on n’a du mal à se défaire, comme la malchance.
« Avoir la poisse » devint ainsi synonyme d’avoir de la malchance sur une longue période.