Non, le simple fait de voyager ne peut pas rendre fou; mais perturber psychiquement oui ! De différentes façons.
D’abord, la raison la plus banale et certainement la plus partagée (après avoir sa carte bleue bloquée et être partie avec les mauvaises personnes) est surement de ne pas pouvoir profiter d’un pays ou d’une ville à cause de la météo ! Quiconque a déjà passé une semaine sous la pluie aux Baléares peut en témoigner. Pour diminuer ce risque, des sites internet existent qui proposent, grâce à un algorithme qui analyse les climats et les normales saisonnières, de vous indiquer les meilleures périodes de l’année pour votre destination.
Mais si on s’intéresse aux véritables troubles psychiques pouvant être causés par les voyages, il existe différents syndrômes bien connus et identifiés.
Le plus célèbre d’entre eux est le “syndrome de Stendhal”. On le qualifie souvent de “choc esthétique”. Il doit son nom au célèbre écrivain qui, au début du 19ème siècle en visitant Florence et plus précisément l’église de Santa Croce, fut submergé par une intense émotion liée à l’esthétique de ce qu’il avait devant les yeux. A tel point qu’il ressentit des vertiges, nausées, palpitations cardiaques et hallucinations.
A ce sujet il écrit: « J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber.»
Aujourd’hui encore certains touristes ressentent la même chose face à l’abondance et la beauté des oeuvres. Tous les ans, des dizaines éprouvent ce genre de malaise en parcourant la ville toscane, souvent lors de la visite de l’un des 50 musées de la ville.
D’habitude cet état commence par une exaltation face à la richesse culturelle et esthétique des monuments. Puis viennent les vertiges, l’impression de perdre son identité, d’être désorienté et même l’angoisse de la mort.
Le syndrome est si connu que des statistiques existent sur les risques de sa survenue selon les populations de touristes. Ainsi on sait que les voyageurs en provenance d’Amérique du Nord et d’Asie ne sont jamais atteints car il ne s’agit pas de leur culture et ont plus de mal à apprécier à sa juste valeur l’esthétique. De même pour les italiens qui eux sont immunisés puisqu’ils cotoient les oeuvres quotidiennement. Enfin on a onservé que parmi les autres voyageurs, sont surtout affectés par ce syndrome les personnes célibataires ayant reçu une éducation religieuse.
Lorsque les symptômes apparaissent, la solution la plus efficace consiste à quitter la ville.
Ensuite le trouble psychique du voyageur peut être dû à un choc culturel et non esthétique. On l’observe notamment en Inde. Il se traduit par une tristesse intense, un état d’anxiété et là encore dans certains cas par des hallucinations.
Cet état s’explique par la confrontation subite à une culture et une réalité que les voyageurs n’avaient pas anticipé. Dans le cas de l’Inde, être le témoin de l’extrême pauvreté en est souvent la cause. Mais ce choc culturel peut également frapper à Paris. Il touche alors surtout les visiteurs japonais qui peuvent souffrir de crises de panique ou se sentir persécuter. Leur choc est dû au décalage existant entre la vision fantasmé de Paris avant le départ et la réalité une fois sur place. Ces japonais ne parviennent pas à « encaisser » le contraste entre la ville romantique, élégante et raffinée qu’on leur a vendue, et le manque de savoir vivre des parisiens, la propreté toute relative de certaines rues…
Mais pour être atteint d’un tel mal, il faut avoir soit des antécédents soit des prédispositions psychiatriques. Il s’agit par ailleurs le plus souvent d’individus fatiguées, en surmenage et qui ont pris des vacances pour décompresser.
Enfin le dernier choc peut être mystique. Le voyageur atteint peut se prendre pour Jésus, se promener en habits blancs ou lire les livres sacrés àvoix haute dans la rue. Cela frappe certains touristes en visite dans une ville religieuse comme Lourdes ou Jérusalem. Dans cette dernière, un grand nombre de cas est enregistré chaque année à l’approche des grandes fêtes religieuses comme Noël, et également en été quand il fait chaud.
En tout cas pas de quoi freiner les français dans leur soif de voir du pays ! Aujourd’hui un voyage sur huit est à destination de l’étranger ! Par ailleurs les statistiques de la Direction du tourisme indiquent qu’ils sont toujours plus nombreux à partir, notamment sur de courtes durées.
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