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Phénomène d’embourgeoisement bien connu des géographes, la « gentrification » est un comportement migratoire qui transforme le paysage urbain. Toutefois, en menaçant les quartiers populaires, ce processus sociologique met également en péril le brassage social dans les espaces urbains.
Changement de statut, changement de décor
Le phénomène est bien connu des géographes : des ménages aisés et propriétaires d’un capital conséquent investissent un quartier populaire, puis le transforment en localité bourgeoise avec le temps.
Ce processus, c’est ce qu’on appelle la « gentrification » (ou également la « boboïsation », selon une terminologie bien plus péjorative).
L’origine du mot remonte, en réalité, aux années 1960. En effet, c’est précisément sous la plume d’une sociologue britannique – nommée Ruth Glass – que le phénomène est évoqué pour décrire les mutations sociales qui affectaient alors la ville de Londres.
Forgé à partir du mot anglais « gentry » (qui désigne la petite noblesse), le terme a surtout fait référence aux membres de la bourgeoisie, ainsi qu’à ceux de la classe moyenne supérieure.
Touchant essentiellement les grandes villes, ce processus d’embourgeoisement s’est toutefois accéléré au tournant du XXIe siècle, pour transformer radicalement la sociologie de certains quartiers autrefois populaires.
Ainsi, en France, le terme a fait son apparition au début des années 2000 pour désigner la transformation urbaine principalement à l’œuvre dans la ville de Paris.
Un changement étape par étape
En tant que processus continu, la gentrification suit plusieurs étapes bien précises dans la plupart des villes où elle opère. Ainsi, de manière générale :
- un groupe social de condition aisée développe un intérêt pour un quartier ou une ville et décide d’y migrer
- pour répondre à cette nouvelle demande, des investissements privés et publics rendent le quartier encore plus attractif (rénovations immobilières, etc.)
- la valeur des biens immobiliers augmente
- les habitants les plus modestes n’ont plus les moyens pour vivre sur place et doivent déménager (en migrant souvent vers les zones périurbaines)
- les logements vacants sont investis par de nouveaux habitants de classe aisée
De cette manière, si le niveau de vie augmente considérablement dans les villes ou quartiers nouvellement « gentrifiés » (amélioration des infrastructures urbaines, des transports, etc.), le brassage social est du même coup compromis.
Une ambivalence qui explique bien des tensions sociales et une critique récurrente des « bobos » (« bourgeois bohèmes »), présentés comme des « prédateurs » urbains.