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Femme issue de l’ethnie xhosa (qui vivait dans l’actuel Cap-Oriental sud-africain, du temps de la « Cafrerie britannique »), Nongqawuse a précipité les tribus locales dans une famine dévastatrice.
Son tort ? Avoir prononcé une fausse prophétie menant à de fatals massacres de bétail.
Une étrange prophétie
Confronté à une colonisation constante de la part des Européens, le peuple bantou des Xhosa (peuplant, alors, l’actuelle Afrique du Sud) a mené une lutte farouche durant plus d’un siècle (entre 1779 et 1881) ; une ère pendant laquelle se déroulèrent une série de batailles et de violentes révoltes menées par les indigènes.
Durant cette période, une jeune adolescente âgée de 15 ans – du nom de Nongqawuse – s’est présentée à son peuple, comme une prophétesse porteuse d’une annonce de libération.
Un matin d’avril 1856, la jeune fille revint – en effet – d’une promenade sur les bords de la rivière Gxarha, avec, en tête, une étrange prémonition.
Prétendant avoir rencontré un homme lui annonçant que « toute la communauté des morts ressusciterait, si tout le bétail des Xhosa était abattu », elle conseilla – alors – aux membres des différentes tribus de son peuple d’éleveurs, de sacrifier leurs bêtes pour hâter l’expulsion des envahisseurs qui occupaient leurs terres.
Un désastre irréversible
Relayé par l’oncle de l’adolescente (le « devin » Mhalakaza), ce conseil fut suivi à la lettre par les différentes tribus xhosa du Cap-Oriental et du Transkei qui massacrèrent la quasi-totalité de leur bétail et détruisirent toutes leurs récoltes, entre le mois d’avril 1856 et le début de l’année 1857.
Mus par une mystique religieuse – mêlant des traditions ancestrales au concept de résurrection chrétien – les Xhosas voyaient, en effet, dans cette annonce une forme d’apocalypse propice à la rédemption de leur peuple.
Malheureusement pour eux, la prophétie s’avéra rapidement caduque et, victimes de famine, les Xhosas moururent par dizaines de milliers.
Ainsi, selon l’historien J.B Peires, 40 000 indigènes périrent en mai 1857, peu après que 400 000 bestiaux furent égorgés.
Dépourvus de ressources, les quelques milliers de survivants ne purent alors qu’obéir lorsque le gouverneur du Cap les sollicita pour travailler dans les colonies ; tandis que leurs territoires historiques étaient annexés.
Bien loin d’être affranchis, les Xhosas étaient finalement subjugués.