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D’abord formulée par Hegel – avant d’être reprise par Marx – la théorie de « la fin de l’Histoire » a connu une médiatisation de grande ampleur lorsqu’elle a été utilisée par l’intellectuel américain Francis Fukuyama. Témoin de l’écroulement de l’URSS, celui-ci entendait – en utilisant cette formule – annoncer l’avènement inéluctable du libéralisme, dans un monde devenu unipolaire.
Soulignons d’abord que peu avant la chute du mur de Berlin, cet universitaire américain du nom de Francis Fukuyama préssent la dislocation de l’URSS. En conséquence, il publie donc un article intitulé « La fin de l’Histoire ? » (« The end of History ?», en version originale), dans la revue « The National Interest ».
Prenant note de la fin du principal rival politique et idéologique des États-Unis d’Amérique, l’intellectuel y développe une thèse pour le moins osée : disposant d’un véritable boulevard l’Amérique pourrait diffuser « l’universalisation de la démocratie libérale occidentale, comme forme finale de tout gouvernement humain ».
Reprenant à son compte le concept originellement produit par le philosophe allemand Hegel (qui voyait dans l’État de droit la forme achevée de l’organisation politique), Fukuyama faisait également un pied de nez… au philosophe Karl Marx, dont le concept de « dictature du prolétariat » était censé matérialiser la fin de l’Histoire, dans une perspective socialiste et anti-capitaliste.
Se voyant conforté dans ses thèses, par la dislocation du bloc soviétique, Francis Fukuyama poursuit sur sa lancée en publiant, en 1992, un essai à grand succès intitulé « La Fin de l’histoire et le Dernier Homme ».
Toutefois, malgré un contexte politique favorable, des détracteurs ne tardent pas à critiquer l’ouvrage et sa thèse principale. Ainsi accuse-t-on Francis Fukuyama de bêtement faire la promotion du modèle américain, en reprenant à son compte des concepts éculés, comme celui de la « fin de l’Histoire » (dont les origines se trouvent, avant tout, dans le domaine de l’eschatologie abrahamique).
Parmi ses contradicteurs, Samuel Huntington (son ex-professeur à Harvard) avance ainsi un autre modèle : celui du choc des civilisations mettant aux prises des blocs géographiques et culturels dans un nouveau monde multipolaire.
Avec le recul, la thèse de Francis Fukuyama semble, toutefois, plus fine que la caricature qu’on en a brossé. En effet, en décrivant également l’existence d’un marché mondial ouvert, où les idéologies ont laissé la place au terrorisme et aux guerres de libération nationale, l’essayiste américain ne semble pas vraiment – à l’heure actuelle – désavoué par les événements géopolitiques.