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Le recours aux baguettes daterait de la dynastie des Han en Chine, c’est-à-dire en 220 après J.-C. Mais certains historiens le font remonter à la dynastie Shang, entre les XVIe et XIe siècles avant J.-C.
Cette région du monde est alors dirigée par les gens cultivés. Se nourrir à l’aide d’objets tranchants est considéré comme barbare. L’usage des baguettes est donc le signe d’un grand raffinement, en tous cas chez les élites du pays.
Les couteaux ne servent qu’à préparer la nourriture pour qu’elle puisse ensuite être saisie avec des baguettes.
Le sociologue et anthropologue Jean-Pierre Poulain fait ainsi remarquer que les tables européennes mettaient en scène le découpage des aliments avec des armes. Mettant ainsi en avant la violence comme signe de pouvoir. Alors qu’en Chine ce n’était pas par ce biais que le pouvoir s’atteignait. Basé sur le mandarinat, ce sont les connaissances mathématiques et la poésie qui permettaient aux aristocrates de parvenir aux postes du pouvoir.
Ne pas avoir recours aux fourchettes et couteaux était une façon de refuser la violence. Un célèbre proverbe dit bien d’ailleurs »On se met à table pour manger, non pour découper des bêtes ».
Enfin sachez qu’un japonais moyen utilise environ 400 baguettes jetables par an. Dans le monde ce sont 2 220 paires de baguettes qui sont utilisées chaque seconde dans le monde. La plupart en bois. C’est pourquoi il existe en Chine, une écotaxe de 5 % sur ces baguettes dans le but de contenir le gaspillage.
